L’industrie chimique fabrique plus d’une centaine de milliers de molécules, qui peuvent se retrouver dans les eaux à l’état de trace. Le SEDIF mène l’enquête pour savoir si les ressources en eau dans lesquelles il prélève sont concernées.

  • Un programme d’études et recherches pour aller au-delà de la réglementation

    Outre le suivi des paramètres réglementaires ou issus de l’analyse des risques sanitaires dans le cadre de son programme de surveillance de la qualité de l’eau, le SEDIF développe également un important programme d’études et recherche, dans lequel il étudie des paramètres qui ne sont pas encore réglementés, mais dont des publications ont montré qu’ils pouvaient être présents dans les eaux et pour lesquels des méthodes analytiques sont disponibles. Il estime ainsi la contamination de ses ressources en eau et évalue les performances de ses filières. Les paramètres recherchés sont nombreux. Ce sont des pesticides et leurs métabolites, des résidus de médicaments, des détergents, des produits d’hygiène, des plastifiants, des retardateurs de flamme, etc.

    Parmi ces molécules figurent les substances per- et polyfluoroalkylées, plus connues sous l’acronyme de PFAS. Elles composent une grande famille de plusieurs milliers de molécules de fabrication industrielle. Développées pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, elles présentent aussi la particularité de se dégrader difficilement, ce qui leur vaut leur surnom de « polluants éternels ».

    20 PFAS seront réglementés dans les eaux destinées à la consommation humaine à partir du 1er janvier 2026, en application de la Directive européenne 2020/2184 du 16 décembre 2020. La limite de qualité sera de 100 ng/L (nanogrammes par litre).

    Le SEDIF recherche ces molécules depuis plus de 10 ans dans son programme d’études et recherches, même si l’ensemble des 20 PFAS réglementés n’est mesurable que depuis 2 ans. Seuls quelques-uns de ces 20 PFAS sont détectables dans les ressources en eau, et la somme des PFAS mesurables est de l’ordre de 15-20 ng/L et encore plus faible dans l’eau produite. A l’usine de Méry-sur-Oise, où une partie de l’eau produite provient d’une filière de traitement membranaire, qui retient parfaitement les PFAS, les concentrations sont voisines de 10 ng/L, soit dix fois inférieures à la limite de qualité.

    La liste des micropolluants recherchés dans le programme d’études et recherches est régulièrement mise à jour et les investigations se poursuivent pour toujours identifier le plus précocement possible les contaminants qui pourraient être présents dans les ressources en eau.

  • ZOOM sur la dureté

    Le Bassin parisien est un bassin très majoritairement calcaire. La plupart des eaux qui y sont puisées sont donc calcaires, c’est-à-dire dures voire très dures. La dureté de l’eau est liée à la nature géologique des sols traversés et varie au cours de l’année sous l’effet de l’activité biogéochimique. Les traitements de potabilisation peuvent également influer.

    La réglementation ne fixe pas de seuil. Toutes les eaux contiennent du calcium à des concentrations très différentes. Une eau dure participe à l’apport en calcium nécessaire à notre organisme, mais une eau très dure laisse des dépôts dans les installations sanitaires et sur les ustensiles.

  • Constitution et mise en place d’un groupe de travail sur les micropolluants

    Les micropolluants sont plus que jamais au cœur des préoccupations environnementales et sanitaires. A l’initiative du SEDIF, un groupe de travail regroupant une vingtaine d’acteurs publics de l’eau, de l’assainissement et des milieux aquatiques a été créé, afin de répondre au mieux à cet enjeu.

    Le groupe de travail se réunit à minima 2 fois par an et les réflexions portent sur la métrologie, les actions de prévention, les traitements, les études toxicologiques sur les milieux, les organismes et la santé humaine avec un objectif de partage de connaissances et d’expériences.

    Le jeudi 15 juin 2023 s’est tenu le 1er atelier de ce groupe, permettant aux différents acteurs de se présenter et de partager leurs problématiques.

    Une 2e session s’est tenue le 19 octobre 2023. Les échanges ont porté sur la mise en œuvre de dispositifs de type « Paiements pour Services Environnementaux », qui rémunèrent les agriculteurs pour des actions qui contribuent à restaurer ou maintenir des écosystèmes, et dont la société tire des bénéfices écosystémiques (préservation de la qualité de l’eau, protection de la biodiversité et du paysage,…).

  • Point d’avancement sur le Comité d’experts « Eau sans chlore »

    Dans le cadre de son projet d’amélioration de la qualité de l’eau sur son territoire, le SEDIF souhaite réduire voire supprimer le chlore au robinet des usagers.

    Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, et dans un bus de transparence et une volonté de dialogue accrue, le SEDIF s’est entouré d’experts (collectivités françaises et européennes, scientifiques, services de l’Etat) dès novembre 2020, avec la création d’un Comité d’experts « Eau sans chlore ».

    En 2023, les 5e et 6e sessions se sont tenues, permettant entre autres d’approfondir les connaissances sur le développement du biofilm dans les réseaux en fonction de la qualité de l’eau. Des cas réels de problèmes de qualité d’eau survenus en raison de la présence de sous-produits de chloration (trihalométhanes) ont été étudiés. Enfin, les paramètres à suivre pour distribuer sans risque une eau dépourvue de chlore et les techniques analytiques correspondantes ont été source d’échanges fructueux.